Un régime présidentiel est plus dangereux lorsqu’il ramollit la démocratie.

La plupart des pays africains sont dans des régimes présidentiels et c’est un grand danger pour la démocratie dans ces pays. Dans la plupart des régimes présidentiels, le parti au pouvoir détient la majorité au parlement, c’est-à-dire le président de la république a plus de députés acquis à sa cause que toutes les lois qu’il prend, sont votées à l’unanimité. Dans ce régime présidentiel, on ne peut pas se permettre d’organiser à chaque loi proposée par le président de la république, des référendums. Il n’en a pas besoin.

En France, qui vit sous le régime semi-présidentiel, depuis plusieurs décennies, ce pays n’a jamais connu de référendum et pourtant, le président réussit à faire voter des lois, comme ce qu’a fait le président Sarkozy qui a ramené le mandat à 5 ans, renouvelable une seule fois. C’est-à-dire qu’un président français ne fait que deux mandats de 5 ans, il les finit, il quitte l’Élysée.

Par contre, en Côte d’Ivoire, tous les pouvoirs sont concentrés entre les mains du président de la république. Il est le chef suprême des armées, de la justice, etc. Voilà qu’il va déposer devant les députés, un projet de loi sur la révision du code électoral qui risque de bloquer le candidat du PDCI-RDA, M. Thiam. Cette loi sera stipulée comme suit, nul ne peut être candidat s’il n’a pas résidé de manière continue à la date de l’élection présidentielle 5 ans. Est-ce que M. Thiam remplirait cette condition? À revoir.

Le président de la république a ce qu’on appelle le droit de veto qui consiste à prendre un décret si son projet de loi proposé à l’assemblée nationale pose problème. C’est la CAN qu’il attendait pour passer à l’offensive et il va le faire quand il dit qu’il y a des grandes décisions en vue, c’est ça.

Nous rappelons que tous ceux qui croient mordicus que la France va lâcher le président Ouattara pour Thiam qui est tout neuf et qu’elle ne maîtrise pas, n’ont qu’à se détromper. D’ailleurs, cette France a validé la candidature de M. Ouattara qui reste et demeure leur pion. M. Thiam n’a pas encore fait ses preuves politiques et ça sera trop juste pour le lancer dans l’arène politique de cette envergure. En plus, son parti le PDCI-RDA a combien de députés et sont-ils en osmose avec les opposants politiques ivoiriens?

Les enjeux politiques qui arrivent vont permettre au président Ouattara qui n’a pas encore préparé son dauphin, d’être encore dans la course. D’ailleurs la constitution votée en 2016 lui en donne encore un autre mandat. Tout est verrouillé pour qu’il soit encore là. La France a tout fait pour que Macky Sall rempile un autre mandat, mais hélas, la pilule n’est pas passée, mais en Côte d’Ivoire, la constitution de 2016 permet à Ouattara de prendre un dernier mandat.

Le but de cet article, c’est la monopolisation de tous les pouvoirs entre les mains d’un seul individu qui peut se permettre de tout faire et qui a presque le droit de vie et de mort sur ses compatriotes. C’est ça aussi qui lui permet de mettre tous ses opposants en prison sans jugement et certains y meurent.

Pour ceux qui espèrent que M. Thiam renversera la situation en sa faveur, qu’ils soient compréhensibles car de toutes les façons qui dit Ouattara dit Thiam puisque les deux sont de la même serraille, proviennent des mêmes endroits protecteurs. Pour dire qu’un régime présidentiel est plus dangereux, regardez du côté du Cameroun.

                             Joël ETTIEN 

         Directeur de publication : businessactuality.com